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v/a "full / void" antifrost 2003


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black
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autres_directions review:

Le label Antifrost ajoute à sa série de compilations conceptuelles une nouvelle référence. La dernière en date opposait les deux notions de souffrance et de joie (suffer/enjoy), tandis que la présente s'articule autour du duo Void/Full - le vide et le plein. La compilation est logiquement constituée de deux cd, dédiés chacun à l'un des termes. On peut être immédiatement curieux d'entendre le résultat de la digestion artistique de ces notions, curieux des rendus personnels qu'elle appelle et de ce que les artistes peuvent bien créer &ag..rave; partir de deux idées aussi entières et antagonistes. Avec quelque part cependant une crainte sourde des écueils de l'abstraction, qui menace souvent ce genre de projet conceptuel. Crainte, hélas, fondée.
Le premier disque : Void, ouvre donc les hostilités, et c'est Ami Yoshida qui nous accueille dans ce premier niveau avec une retranscription sonore d'un grand vide, qui équivaut pour elle à un long drone strident aux palpitations peu évidentes mais réelles, qui sauvent le morceau d'une répétitivité stérile. A sa suite, Ilios met en scène le vide à travers le silence qu'il injecte dans une trame sonore qu'il rend poreuse, sa continuité percée d'un certain nombre d'espaces vacants au dessus desquels résonnent des bruits épars, cliquetis, beats parsemés, nappes asthmatiques, bourdonnements plus ou moins clairs. Un silence totale s'insinue même vers
la fin de la piste, que Ronny Sundin perpétue lorsqu'il rentre en scène, et qu'il peuple de timides fréquences de fond, gardiennes d'un quasi-néant qui se tient tout prés et dont la survenue ne tiendrait qu'à l'évanouissement de ces quelques sons agonisants. Sorte d'accouchement dans le vide absolu qui se peuple de façon originelle avant de revenir au premier silence. Roel Meelkop libère bientôt des bribes de voix qui peinent à se faire entendre et luttent pour accéder au seuil normal d'écoute, disputant leur place dans l'air à des vibrations aliens et résonnant dans une glaciale sensation desolitude. On rencontre à nouveau des sons étranges arrachés au vide ou à un souffle lointain, décidément une expression récurrente du vide chez les artistes ici en activité.
M. Behrens ne diverge pas trop dans la mesure où il nous immerge dans le même élément incertain parcouru de drones qui se taisent parfois totalement.
Lorsque l'on touche au néant, un vrombissement nous frôle le tympan et la lumière, même moribonde, revient pour un instant. L'écoute est tout de même assez oppressante et inconfortable dans l'ensemble. Des sons concrets claquent de temps à autre, témoignant d'évènements mystérieux qui se jouent dans l'ombre. Angoissant, le vide est aussi dans le son, plus que dans son absence. C'est ce que confirme Coti, partisan du remplissage par le vide, avec une nappe-drone creuse parcourue de déflagrations étranges, qui résonnent comme du fond de canalisations dont on ne sait ni d'o&ugr.. .ave; elles viennent, ni où elles mènent. Jason Kahn garde la même linéarité avec des tonalités plus stridentes, mais une fois de plus un drone caractéristique de ce vide qui sonne dans la tête des artistes : long, crépitant, répercuté, un gémissement lancinant et sans fin. "Void" est un concept bourdonnant alors qu'on aurait pu le croire lisse et blanc. Le vide n'est pas forcément blanc
ou noir, et la question devient angoissante : mais qu'est-ce que ce vide-là ?Francisco Lopez continue sur la lancée et laisse la porte ouverte à ce flux en invoquant une sorte de vent qui souffle au loin, le son des grands espaces, qu'il raye par intermittence de fréquences soudaines. Finalement, une musique désuète et ténue s'entend derrière la brume de la distance. Les choses nous échappent à nouveau : il n'y a rien dans ce "Void" qui ne nous soit donné réellement. Le vide est un espace qui de toute évidence nous sépare de quelque chose de vivant et désiré qui scintille au loin. Tandis que l'oppression devient difficile à surmonter, le basque Xabi Erkizia regarde à son tour dans la boite béante et en extrait un nouveau vide qui passe dans nos oreilles comme un fantôme porté par une brise. A peine un souffle, qui s'enfle et lance comme une douleur avant de disparaître complètement. Cremaster opte pour l'agression bruitiste : ronronnements, stridences brutes, puis le silence, à nouveau, ce vide sonore qui rythme les jaillissements et se présente comme un voile opaque d'où surgit sans qu'on s'y attende, le bruit. Il y a toujours un son qui traîne, même quand l'espace sonore semble totalement déserté, mais on finit par se demander si ce n'est pas un mauvais tour joué par notre organisme et les sifflements de
nos nerfs. Car il y a de ça ; ce vide est un peu le nôtre, il le devient petit à petit, d'autant plus effrayant et insupportable. On se sent décidément mal à l'aise dans cet environnement sans perspective, et Dieb 13 n'est pas là pour le rendre plus rassurant, infligeant l'avant dernière révélation : les fréquences sont toujours aussi rêches, elles palpitent à la manière d'un coeur de granit, où de celui d'une radio obsolète. L'espace sonore est comblé sur la durée, sa toile crépie de teintes grises.
Finalement, Bernd Schurer émet rapidement des ondes plus douces et légèrement mélodiques m&eci..rc;me si encore noyées dans le flou. Fin du premier
disque, impression forcément étrange et plutôt désagréable. Début du deuxième disque : Full. Toshimaru Nakamura, interprète le plein avec un filigrane sonore sans aucune variation, filigrane si ténu qu'on croirait entendre le vide du cd "Void" et c'est là que le grand paradoxe apparaît. Le couple vide/plein se déstabilise alors que les morceaux s'enchaînent. Inutile d'aller plus loin dans la description car l'évidence est là : Nikos Veliotis, Joe Colley, Daniel Menche, Evol, Edwin van der Heide, As11, Maja Ratke, Matt Shoemaker, Eric la casa, Sachiko M, Lasse Marhaug et Alejandra and Aeron utilisent globalement une démarche identique aux artistes du premier disque. Je m'interroge donc : dans un domaine aussi pointu que cette électronique expérimentale, comment se fait-il qu'une telle assemblée d'artistes soit incapable de varier ses modes d'expression autour de thèmes pourtant fondamentaux ? Comment se fait-il qu'on en revienne systématiquement à ces mêmes longs drones, tics simplistes et usants jusqu'à la stérilité ? Il faut dire qu'on pouvait s'y attendre... Sans remettre en c..ause la valeur même des morceaux, il y a là un problème de taille. Car d'un disque à l'autre on serait bien incapable d'identifier des différences, sinon très minces. On ne garde de tout cela que la sensation d'un manque d'inspiration et d'une certaine facilité, alors que tout espoir dans la créativité était permis. Décidément, il y a de l'égarement ici. Cette compilation, qui partait pourtant d'une intention louable, s'adresse avant tout aux amateurs de drones et d'a-musicalité, au mieux d'une suite d'évènements totalement abstraits même s'ils peuvent par endroits vous saisir. D'intéressante, l'écoute peut devenir sérieusement pénible au bout d'un moment, même avec la meilleure volonté du monde pour qui n'est pas coutumier du style. En tout cas, du vide ou du plein, c'est bien l'impression de vide qui l'emporte, un vide glaçant et quasi-infécond. Agaçant et vacant sur la durée, et c'est bien dommage, à moins que tout cela ne vous passionne.
sébastien
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bad_alchemy review:

Als sich die Gartentuere hinter ihnen schloss meinte Adam zu eva: Das naechste mal legen wir uns erst ein Konzept zurecht. Andererseits, der Demiung hatte eins und das ging bekanntlich schief. Die Generalidee der letzten Antifrost compilation hatte darin bestanden, den Kuenstlern lediglich ein Frequenzband von 200hz zu gestatten. Bei Void/Full bestand sie darin, waehlen zu koennen zwischen Fulle und Leere (ein Konzept das im Grunde genommen die -> Kapital Band 1 mit "2CD" - Debut in letzter Konsequenz einloest). Fur den Void - Part optierten Ami Yoshida (Tokyo), ilios (Athen - Barcelona), Ronnie Sundin (Schweden), Roel Meelkop (Niederlande), M.Behrens (Frankfurt), Coti (Athen), Jason kahn (USA), Francisco Lopez (Madrid), Xabi Erkizia (Baskenland), Cremaster (Barcelona), Dieb13 (Wien) und Bernd Schurer (Schweiz). Zur Fulle neigten Toshimaru Nakamura (japan), Nikos Veliotis (Athen), Joe Colley (aka Crawl Unit, California), Daniel Menche (USA), Evol (Barcelona), edwin van der Heide (utrecht), as11 (athen), Maja Ratkje (Norwegen), Matt Shoemaker (USA) Eric la Casa (Frankreich), Sachiko M (Japan), Lasse Marhaug (Trondheim) sowie Alejandra and Aeron (Spanien/USA). Es uberrascht: Yoshida auf der "Leer" seite, Nakamura und M mit eigenwilligen Vorstellungen von "voll" und dass die beiden Texturizer - Haeften verschiedene Seiten waehlten. Nicht uberraschend ist: es gibt Chiffren fur Stille, Abwesenheit, Leere, aberkaum Stille. Wozu auch. Cage laesst sich schwer unterbieten. Nir Lopez vermittelt mit seinem wunderbaren Track "untitled#142" eine Ahnung von der Tabula rasa als letztem Sehnsuchtshorizont. Andererseits, ob Kunst, die nur noch durch ihre Abwesenheit anwesend waere, den Ehrgeiz, den Deus absconditus nachzuaeffen uberstehen wuerde? apropos uberstehen. bei der tinnitus - verdaechtigen "-/-hz" Attacke von Cremaster, ausgerechnet auf der "Void" - seite, schmort so manche graue Zelle unwiederbringlich dahin und das sarkastische "olophonic" von as11. pinkelt auch noch auf die leichen. Der Abschluss kommt dann als comic relief: Alejandra and Aeron spielen bei ihrem "noe i'm full" mit der Nebenbedeutung "satt" und knurspen, schmatzen und sueffeln einem was vor.
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bagatellen.com review:

This is a two-disc concept collection wherein the participants were asked to submit a piece designed to fit into one of two categories: Void or Full. Not too surprisingly, these terms can possess multiple meanings and enable a wide range of approaches. In fact, someone taking a blindfold test and asked to determine which section a given work resided in would likely fail as often as not. However, I presume that merely haven been given this loose constraint, the musicians created their pieces in a slightly different manner than they would otherwise have so there's some amount of inherent interest that might be lacking in a simple, arbitrarily chosen collection. The tracks are relatively short (two to eight minutes), twelve on "Void", thirteen on "Full". Generally speaking, there's some very nice work on both, though nothing that's truly remarkable or (to the extent I'm familiar with the work of the artists involved-some are new to me) very different from other examples of their craft. Ami Yoshida leads off "Void" with a fine, brief piece that appears to be entirely electronic, though it's quite possible her amazing voice is mixed in somewhere. There are also strong contributions from Antifrost founder Ilios, Roel Meelkop, M. Behrens, Francisco Lopez and Dieb 13. While the tendency on this disc is toward quieter music with more empty space, this isn't at all adhered to universally; Lopez' piece, for example, derives from the same roaring engine sound field as much of his recent work (albeit with an odd, pop song radio grab appended). It's an open question whet...her a given musician decided to read "void" as more than a physical condition. Starting the "Full" disc with one of Toshi Nakamura's "nimb" constructions (#39 if you're keeping count) is a nicely perverse idea. His static manipulation might strike many listeners as the epitome of emptiness but it's well within his character to play with such vague notions and cause you to reconsider your premises. The qualitative range on this portion of the project is somewhat greater than on "Void", the best works (Daniel Menche's "The Hagakure and Myself" and Sachiko M's "33") being outstanding tracks while the weakest (Evol's "Jiggerypokery" and Maja Ratke's "Punkhouse Conversation") tilling a rather shallow furrow in the extreme noise field. But again, the offerings maintain a pretty stable level of interest, including strong work from Nikos Veliotis, Joe Colley, Edwin van der Heide and Eric la Lasa. It concludes with a delightful quasi-lullaby by the team (new to me) of Alejandra and Aeron called "Now I'm Full", just the sort of surprise that can make an entire set seem rosier in retrospect. So while there may be nothing of overwhelming import herein, the two discs are solid enough overall to warrant investigation. Fans of this music will likely encounter several voices they've not yet heard and may be interested to follow up on (in my case, Edwin van der Heide and Alejandra and Aeron) and the semi-completists among us will enjoy having the tracks by our hometown favorites.
Brian Olewnick
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black review:

Das Who-Is Who der Drone Ambient und Experimental Noise Musik hat sich auf dieser Doppel-Cd versammelt, um einen Nachfolger des "Suffer/Enjoy" Samplers des Antifrost labels zu schaffen. Bei diesem war die Vorgabe fúr alle kúnstler, bei ihren Tracks das Frequenzspektrum der verwendeten Klánge unter 200Hz zu halten. Bei "Void/Full" wurden die 25 Kúnstler gebeten, ihr eigenes Werk selbst entweder als "Void" oder als "Full" zu klassifizieren, so dass sich allen daraus eine Zweiteilung der Tracks ergibt. Auf "Void" finden sich so u.a FRANCISCO LOPEZ, ILIOS, COTI,DIEB 13 - das Gegenstúck "Full" beinhaltet Tracks von EDWIN VAN HEIDE, LASSE MARHAUG, DANIEL MENCHE oder EVOL. Wie bereits erwáhnt spielt ein grosser Teil der Tracks in der Drone- bzw. Noiseliga, streckenweise wird es sehr ruhig, so dass man sich úberlegt, doch gegen den kúnstlerisch gewollten Effekt der Stille anzukámpfaen und den Lautstárkegler ein wenig aufzurdrehen, nur um dann ein paar Minuten spáter emeut zur Anlage zu springen um dies beim náchsten lauteren Part wieder rúckgñangig zu manchen CS
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d-side review:

Apres Suffer / Enjoy, une premiere compilation conceptuelle qui imposait aux artistes de ne travailler que sur une gamme de 200 Hertz, le label Antifrost renouvelle l'experience en centrant sa nouvelle double compilation sur le theme du plein et du vide et en laissant a chacun le choix de determiner si sa piece correspond a lùn ou a l'autre des termes. Facile, dites-vous? Et bien ce n'est pas si evident des lors que l'on affaire a Toshimaru Nakamura, Joe Colley, Daniel Menche, Maja Ratkje ou Lasse Marhaug pour le plein, et a ilios, Roel Meelkop, Francisco Lopez ou Cremaster pour le vide, seule la place plus ou moins grande laissee au silence venant departager en definitive ce paysage de drones hypnotiques, de crispations de processeurs et de mouvements confines. Un plein depouvru
de vie, un vide sans espace? Une nouvelle frontiere traversee grace a Void/Full, ou les reperes d'espace perdent une bonne partie de leur sens.
Jean-Francois Micaud
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de-bug.de review:

Das Minimalsound-Laptoplabel Antifrost macht weiter mit seiner Konzeptcompilation-Reihe. Nach "Suffer/Enjoy", bei der alle Musiker sich fúr ihren Beitrag auf eine 200Hz-Bandbreite ihrer Wahlfestlegen sollten, kommt nun "Void/Full". Der Titel ist also Programm. Bei der "Void" CD vergisst man von Zeit zu Zeit, dass der CD-Spieler laúft, so sparsam sind die Klangeregnisse in die Stille gestreut. Einige Tracks sind sich nur minimal verándernde Drones, einmal besteht das gesamte Instrumentarium nur aus einem Klinkenstecker und dem darauf gehaltenen Finger. Vertreten sind hier u.a Francisco López (logisch), Antifrost-Betreiber ilios, Dieb13, Roel Meelkop und Jason Kahn. "Full" zeichnet sich Antifrost-gerecht natúrlich auch nicht durch orchestrale Opulenz aus, ist aber schon fúlliger und ereignisreicher als "Void". Dafúr sorgen u.a Daniel Menche, Alejandra and Aeron, Matt Shoemaker und Maja Ratkje. ASB
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vital review:

This double compilation is a follow up to 'Suffer/Enjoy', which had eleven pieces which were limited to a certain part of the frequency range (see also Vital Weekly 348). On 'Void/Full' the concept is a little bit more open. The artists were asked to create a piece that would either fit the idea of 'void' or the idea of 'full' in music. You could also see this compilation as a survey of what is available in the areas of 'microsound' or 'lowercase' - many known names here, but also some new ones. Luckily 'Void' is not just filled with 'empty' music: long gaps of silence, small drones, inaudible sounds etc. Maybe it's the contrary thing here: a piece by Dieb 13 is a minimal for sure, but it's filled with a lot of 'noise' and 'sound' throughout. This can be said of other pieces too here, by Cremaster or Bernd Schurer. The 'silent' people are of course Roel Meelkop, Ronnie Sundin and Francisco Lopez, although the latter has a piece that is kinda new for him: starting out with drones, but halfway a sudden break appears and crackles of plug ins appear. This happens a couple of times in this piece. A big surprise. Other fine tracks here are by Ilios, Jason Kahn and Coti. 'Full' lives more up to its expectations, many of the pieces here are indeed 'full' - loaded with sound, from top to bottom, but having said that, it doesn't mean that this is pure work of noise. Toshimaru Nakamura for instance could have easily fitted on 'void' and so does Sachiko M. I must say I am not blown away by some of the pieces, like the ones by Evol, Maja Ratke or Lasse Marhaug who play a bit of a too simple noise card. Good solid pieces come from Eric LaCasa, Alejandra and Aeron, Edwin van der Heide and the aforementioned Nakamura. Overal this is a very good compilation and most certainly a fine introduction to some very specific musicians. FdW
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